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Certains arrivaient à percevoir le bout du tunnel. Le retour à “la vie d’avant”. Mais c’était sans compter sur l’arrivée du variant Delta, qui a replongé les Français dans un pessimisme ambiant. Résultat des courses : l’épargne des Français continue de grimper et qui affiche des chiffres affolants.
157 milliards d’euros. Depuis le début de la crise sanitaire, 157 milliards d’euros d’épargne ont été accumulés par les ménages Français. Selon la Banque de France, sur l’année 2020 il s’agissait déjà d’environ 111 milliards d’euros, auxquels on ajoute 46 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année 2021. Et cela ne risque pas de changer !
Pour cause. Les ménages Français restent frileux et estiment qu’il est encore opportun d’épargner. Déjà craintifs face à leurs situations personnelles, l’arrivée du variant Delta n’a rien arrangé. Peur de l’avenir, de la perte d’emploi, de l’inconnu… D’après la dernière étude mensuelle de l’INSEE sur la conjoncture des ménages, “la part de ceux estimant que leur situation personnelle financière va se dégrader augmente de deux points. Idem pour la part des foyers qui pensent que leur capacité d’épargne va se réduire.”
Les disparités se font également beaucoup plus remarquer. Les Français ayant une situation plus aisée (CSP+) ont un potentiel d’épargne supérieur aux autres. Avec un budget loisir plus important, ils économisent finalement plus que la moyenne.
Entre fermetures des restaurants, des cinémas, mais aussi des frontières, tous ont vu leurs activités réduites et leur épargne augmenter. Et l’été n’a finalement pas changé la donne. Peu importe la situation financière de chacun, avoir de l’épargne rassure, et le fait de pouvoir y accéder à n’importe quel moment encore plus…
Comptes bancaires ou livrets réglementés ? Les deux !
Aujourd’hui, sur les comptes courants, il y a 500 milliards d’euros, ce qui équivaut à une moyenne de 17 000 euros par ménage. Une somme astronomique mais rassurante pour les particuliers, car cette épargne dormante reste disponible à tout moment.
De l’autre côté, c’est le livret A qui raffle la mise ! Il surpasse dorénavant tous les autres livrets réglementés, y compris le Plan d’Epargne Logement. En effet, le livret A présente aujourd’hui un encours total de 308,2 milliards d’euros, contre 289,6 milliards d’euros pour le PEL.
Fait intéressant, les Français détiennent en moyenne 5500 euros sur leur livret A, soit 400 euros de plus qu’à fin 2019 et 700 euros de plus qu’en 2018.
L’assurance-vie reprend, elle, une collecte positive. Après des chiffres en baisse, les flux ont fini par atteindre 20 milliards d’euros sur les sept premiers mois de l’année 2021, contre 15 milliards d’euros sur toute l’année 2020. Selon la Banque de France, l’encours de l’assurance-vie s’élevait à fin juillet 2021 à 885 milliards d’euros, dont 450 milliards en unités de compte.
Enfin, il est important de noter que les Français ont aussi davantage investi dans la pierre. Comme nous l’indique la Banque de France, l’endettement global a progressé de plus de 3% depuis le début de l’année, du fait des nouveaux crédits immobiliers signés sur la période.
Faute de pouvoir dépenser à leur guise, les ménages Français ont accumulé un tel montant que celui-ci commence à en faire rêver plus d’un.
Le Gouvernement espère que les Français seront capables de dépenser cette épargne et ainsi de relancer la consommation. En dépensant 20% des 157 milliards d’euros d’épargne accumulés depuis le début de la crise sanitaire, l’Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE) estime que la croissance pourrait atteindre 6% en 2022, et à minima les 5% visés pour cette année 2021.
En temps normal, la consommation génère 60% du PIB Français. Mais comme nous le rappelle Gérard Mermet, sociologue spécialiste des modes de vie, s’il est de coutume d’épargner entre 13 à 16% de ses revenus, les Français ont depuis plusieurs mois pris l’habitude d’en épargner plutôt 20%. De quoi espérer un rebond important de la croissance.
Aussi, comme le souligne Olivier Garnier, Directeur Général de la Banque de France, le surplus d’épargne n’est ni stérile, ni inutile. L’épargne déposée sur les livrets réglementés tel que le livret A ou le LDDS est utilisée par les banques. Elle sert en effet à financer le logement social ou la politique de la ville, ce qui est, dans une certaine mesure, plutôt positif pour l’économie. Elle est aussi utile pour favoriser les prêts, car si les comptes sont pleins, les banques sont plus enclines à prêter de l’argent aux entreprises et aux particuliers.
Mais faire gagner 1,7 point de PIB en un an ne sera pas une chose simple. Le Gouvernement devra redoubler d’efforts pour que les Français regagnent confiance et soient disposés à dépenser.
Si l’épargne peut être une aubaine pour la croissance, elle peut par contre potentiellement devenir mauvaise pour l’épargnant. Déposer de l’argent sur un compte courant et le faire dormir, c’est aussi déposer de l’argent là où elle ne rapporte rien, mais coûte des frais. Attention donc à ne pas trop en abuser ! Car si 83% des Français possèdent un ou plusieurs produits d’épargne, la majorité ignore ce que les banques font de leur argent, et ce, que ce soit celui de leur épargne (53%) ou celui des dépôts sur leurs comptes courants (59%) ! BFG Capital enquête d’ailleurs actuellement sur la destination et la réutilisation des fonds épargnés pour répondre précisément aux interrogations de ses clients.
Attendons de voir dans les prochains mois si le souhait du Gouvernement se réalise. Si les Français seront plus enclins à consommer, sortir, dépenser, ou, à défaut, à réorienter leur épargne sur des supports d’investissement actifs, et non plus passifs.
Affaire à suivre !
Chez BFG Capital, nos capital managers sont à votre disposition pour vous aiguiller, répondre à vos questions et vous accompagner dans toutes vos démarches d’investissement ou d’épargne.