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L’année dernière, nous vous parlions du comportement des femmes face à l’investissement. Le constat était simple. En tant qu’investisseur ou tout simplement au sein de l’industrie, les femmes sont sous-représentées.
Si c’est encore le cas en 2023, quelques changements sont tout de même à noter. Si les femmes sont toujours peu nombreuses à investir, elles sont toutefois davantage à prendre la parole. Et à vouloir opérer un changement.
Femmes et investissements en 2023 : voilà ce qu’on retient.
Qu’on se le dise. Si certains métiers sont très mixtes, et d’autres très féminins, le secteur finance est resté très masculin. Dans le secteur médical, on sait que la grande majorité des docteurs sont des femmes (à 60%). Dans le secteur bancaire à l’inverse, on constate qu’aucun PDG des 10 premières banques françaises n’est une femme !
Les femmes ont un rapport très particulier avec le monde de la finance et de l’investissement, qu’elles considèrent encore comme un milieu qui ne les concerne pas. Les anciennes mœurs ont laissé des traces. Car, ne l’oublions pas. Les femmes n’ont acquis le droit de travailler et d’ouvrir un compte bancaire sans l’accord préalable de leur mari qu’en 1965. Soit il y a moins de 60 ans…
Et la défiance des femmes vis-à-vis de la finance est telle qu’aux Etats-Unis, une récente étude révèle que 61% des femmes préfèrent parler de leur propre mort plutôt que de parler d’argent.
Pour Alireza Gorzin, président de BFG Capital, cela n’a pas vraiment de sens :
“Chez BFG Capital, et depuis les débuts du groupe, il y a toujours eu plus de femmes que d’hommes. Sans distinction de sexe, les femmes qui m’accompagnent au quotidien sont là depuis des années pour leurs compétences. Et ce sont des modèles de réussite ! Pourtant, le Capital Management rentre dans la case finance et investissement. À contrario, il est vrai que lorsque récupérons et analysons les indicateurs clés de performances des portefeuilles dits « féminin », nous observons des ratios rendement / risque plus déséquilibrés que chez les messieurs. Face à ces observations, nos analyses montrent une hyper-prudence féminine. In fine, les femmes tendent à vouloir réaliser leurs arbitrages seules, quitte à prendre des risques. La sanction est identique concernant les hommes. Mais il est vrai que ces derniers se laissent globalement plus aisément conseiller, même si nous ne répéterons jamais assez que le conseil est une discipline sérieuse, millimétrée, et certainement pas scientifique.”
Heureusement, tout change. Le sujet de l’émancipation économique pourrait bien être celui de l’année 2023. C’est en tout cas ce que prédit le réseau FBA, Femmes Business Angels, le seul réseau de femmes investisseuses en France, et le premier en Europe.
“Si aujourd’hui 60% des femmes épargnent pour se prémunir des aléas de la vie (contre 54% des hommes), moins de 20% s’engagent dans des investissements qui permettent de viser un plus fort rendement financier sur le moyen et long terme. Mais un quart d’entre elles seraient désormais prêtes à investir, grâce à une meilleure culture financière des jeunes générations.” indique Catherine Abonnenc, vice-présidente de FBA.
En effet, le manque d’information est la principale barrière mentionnée par les femmes quand il s’agit d’investissement. 13% d’entre elles estiment ne pas savoir où trouver des informations crédibles, et 22% d’entre elles affirment ne pas savoir dans quoi investir. 59% des femmes pensent qu’il devrait y avoir plus de pédagogie dès l’école, et dans les parcours d’éducation supérieure.
“Encore une fois, le manque de Culture F est cité comme élément allant à l’encontre d’un bon investissement. Quand on manque d’information, nous sommes plein d’incertitudes. Participer au développement de la Culture F en France est un des objectifs majeurs pour BFG Capital. Et si cela peut permettre d’aider autant les femmes que les hommes, et réduire les inégalités, il est hors de question de s’en priver !” , ajoute Alireza Gorzin.
Selon une étude de 2021 réalisée par la firme américaine Fidelity1 auprès de 5,2 millions de comptes d’investissement, les femmes ont surpassé les hommes de 40 points de base. Soit 0,4 % par année, en moyenne, pour ce qui est du rendement de leurs placements sur une période de 10 ans. Si de prime abord cela peut sembler peu, sur plusieurs décennies, une différence de 0,4 % par année peut vouloir dire des dizaines de milliers de dollars, en richesse supplémentaire.
Les femmes sont encore peu nombreuses à investir. Mais quand elles le font, elles le font souvent mieux que les hommes. L’étude américaine rapporte en effet que cette surperformance vient du fait que les femmes sont souvent plus disciplinées et moins impulsives avec leurs placements. Encore une fois, si elles investissent moins, c’est davantage par manque de connaissances et de culture financière, que par peur.
En 2019, les femmes gagnaient encore 22% de moins que les hommes. Mais contrairement à ce que certains prétendent, cela n’est pas seulement dû à une inégalité salariale. 30% des femmes travaillent en effet à temps partiel. Et si cela est un choix pour certaines (souvent pour s’occuper des enfants et du foyer), d’autres le subissent.
Au moment de la retraite, cette injustice pénalise les femmes de plein fouet. En 2019, la pension de droit direct des femmes était en moyenne inférieure de 40,5 % à celle des hommes. “Une fois prise en compte la pension de réversion, sur l’ensemble des retraités, l’écart est encore de 29,8 %”, précise la DREES.
Une étude de 2020 publiée par l’Ined nous révèle également que l’écart moyen de patrimoine entre les femmes et les hommes ne cesse de se creuser. De 7 000 euros en 1995, il est passé à 24 500 euros en 2015. En cause, les inégalités de revenus et le régime de séparation des biens qui s’est généralisé.
Si notre société est genrée, notre rapport à l’argent l’est aussi. Au-delà des questions d’inégalité salariale, femmes et hommes n’ont pas reçu la même éducation financière, une disparité qui transparaît dans la gestion du budget au sein des couples.
Par exemple, la dernière étude Helios indique que sur les 1 174 € placés sur un compte joint, les femmes investissent beaucoup plus que les hommes dans les charges quotidiennes. La santé, les courses alimentaires et la téléphonie sont davantage financés par les femmes. Les hommes, eux, sont plus portés sur les loisirs et… les factures automobiles. Des clichés qui persistent donc, à travers les années.
En d’autres termes, les femmes sont amenées à dépenser davantage pour des biens souvent immatériels ou périssables. Elles s’exposent ainsi à une inégalité financière sur le long terme, causée par un déséquilibre du patrimoine.
Et pour rappel, en France, l’inégalité patrimoniale entre femmes et hommes est passée de 9% en 1998, à 16% en 2015.
Si des inégalités et des clichés persistent, 2023 s’annonce tout de même comme une année de changement pour les femmes et l’investissement. De manière assez généralisée, il y a de plus en plus de collectifs, mais aussi de femmes entrepreneures qui se lancent et prennent la parole dans un monde qu’on a l’habitude de voir masculin.
L’éducation financière, elle, est une des clés majeures pour lutter convenablement contre les inégalités en termes d’investissement et de patrimoine. Si pour certains cela semble encore difficile, BFG Capital n’a de cesse d’agir pour développer l’accès à la Culture F au plus grand nombre, Femmes et Hommes.
Pour plus d’informations à ce sujet, nos Capital Managers sont à votre disposition.