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S’il y a bien un terme qui a le vent en poupe ces dernières semaines, c’est l’ISR ! Investissement responsable, vert, durable, critères ESG… de quoi s’agit-il vraiment ? Et pourquoi est-ce que ce type d’investissement attire de plus en plus les particuliers et les professionnels ? BFG Capital mène l’enquête !
L’investissement socialement responsable désigne tout investissement prenant en compte les critères environnementaux, sociaux, éthiques et de gouvernance d’entreprise.
La notion d’investissement socialement responsable, ou ISR, a en tout premier lieu vu le jour en 2006 sous l’impulsion des Nations Unies. On parlait alors de Principes pour l’Investissement Responsable (PRI). Principale initiative mondiale orientée en ce sens, les PRI sont par la suite devenus les critères ESG, ou critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance.
C’est plus tard en 2009 que Novethic, le centre de recherche et d’information sur l’ISR et filiale de la Caisse des dépôts et consignations, a créé le premier label ISR français. Son objectif était alors d’apporter une garantie aux investisseurs, face aux nombreux fonds qui s’autoproclamaient ISR sans pour autant atteindre tous les critères environnementaux nécessaires. Dès sa première année de lancement, le label a eu un franc succès et s’est imposé comme véritable gage de crédibilité. 92 fonds l’ont d’ailleurs obtenu la première année, puis 142 l’année suivante.
Aujourd’hui en France, il existe quatre grands labels dédiés à l’investissement responsable : le label ISR, le label Greenfin (ex TEEC), le label Finansol, et le label CIES.
Issu du Ministère de l’Economie et des Finances, le label ISR, initialement destiné aux actions et obligations, intègre depuis le 23 octobre 2020 trois nouveaux supports immobiliers : les SCPI, OPCI et Fonds d’Investissements Alternatifs. Plus de 200 fonds sont déjà labellisés ISR à ce jour.
Le label Greenfin, anciennement TEEC, est issu du Ministère de la Transition Écologique. Ce label s’intéresse principalement aux fonds faisant attention à l’impact écologique. Elle concerne les fonds immobiliers, les fonds cotés et les fonds non cotés. À ce jour, une trentaine de fonds ont ce label.
Le label Finansol se concentre sur les produits d’épargne solidaire. Contrairement au label ISR et Greenfin, il n’est pas gouvernemental. Son objectif est de labelliser les fonds qui investissent dans des entreprises engagées socialement mais aussi dans l’environnement. À ce jour, 150 produits d’épargne sont labellisés Finansol.
Le label CIES, du Comité Intersyndical de l’Epargne Salariale, a pour objectif de s’assurer que les fonds proposés dans le cadre de l’épargne salariale intègrent des critères ESG dans leur gestion. C’est un comité indépendant qui attribue ce label.
Si ces labels sont différents, ils sont tous concernés par quatre grands axes : l’impact environnemental des sociétés, l’impact social, le capital humain et la gouvernance des entreprises.
En plus d’être gage de crédibilité auprès des investisseurs, ces différents labels permettent de rapidement identifier les fonds responsables. Enfin, sachez que les fonds peuvent accumuler plusieurs labels, qu’ils soient français, européens, ou internationaux.
Bien que l’ISR soit sur une pente ascendante depuis déjà quelques années, la crise sanitaire et économique de la Covid-19 a décuplé son succès. C’est une énorme vague ISR qui s’est répandue sur l’ensemble des marchés.
En effet, la crise a fondamentalement changé la perception et le comportement des investisseurs français. Au cours des derniers mois, un véritable changement sociétal a vu le jour, et cela n’est pas prêt de s’arrêter. Le constat est sans équivoque : aujourd’hui, les investisseurs veulent donner du sens à leurs placements. Le monde “d’après crise” devrait alors être bien plus responsable.
Lorène Moretti, analyste produits financiers durables chez Novethic, indique d’ailleurs à ce sujet : “en moyenne depuis le début de l’année, les fonds durables surperforment par rapport aux indices classiques associés. Au premier semestre 2020, le marché des fonds durables affichait même un volume total d’encours supérieur à 300 milliards d’euros”
Au niveau européen également, il y a eu une émergence de nouveaux labels ISR, qui viennent ici souligner le fort engouement pour l’investissement responsable.
L’ISR étant très à la mode, il n’est pas rare de voir des fonds se vanter d’être labellisés sans véritablement l’être pour autant. Pour éviter les fraudes, l’AMF a donc clarifié ses attentes sur les fonds ESG. Si les fonds disposant d’un label d’Etat sont considérés comme conformes à la réglementation par défaut (ISR ou Greenfin), les nouveaux fonds souhaitant obtenir l’agrément de l’AMF en matière d’investissement durable doivent dorénavant présenter trois caractéristiques :
Dans le même sens, les conditions d’octroi du label ISR gouvernemental se sont un peu durcies depuis le 23 octobre 2020. Selon Alireza Gorzin, président de BFG Capital, c’est une bonne chose : “les fonds et les sociétés vont devoir prouver et justifier l’impact de leur gestion. S’ils sont honnêtes depuis le début, cela ne devrait pas leur poser de problème. C’est une excellente nouvelle pour les Français en quête d’investissements durables.”
Plus que jamais, l’ISR est au cœur de l’actualité. Il faut donc faire preuve de prudence face au “greenwashing”, ou le fait d’abuser de la notoriété de l’ISR pour tromper les investisseurs.
Quoi qu’il en soit, les investissements responsables ont, depuis la crise, affiché leur forte résilience sur le marché économique. La finance d’après sera durable ou ne sera pas !