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Les femmes et l’investissement : un levier doublement inexploité

En tant qu’investisseur ou tout bonnement au sein de l’industrie, les femmes ont tendance à être sous représentées. En France et à l’international, le constat est le même. Si la fortune des femmes augmente, tout comme leur volonté de contrôler leur finance, elles restent confrontées aux mêmes problématiques. Un manque de conseil, mais aussi de présence. En quoi les femmes et l’investissement sont un levier inexploité ? On vous dit tout aujourd’hui.

Zoom sur ce phénomène qui pourrait être un puissant levier face aux inégalités hommes/femmes.

Selon une étude de la Banque de New York, 86 % des gestionnaires admettent cibler majoritairement des hommes avec leurs produits. Cela représente une perte considérable en termes d’investissements potentiels. En France, la part des femmes dans le secteur de l’investissement n’est pas mieux représentée. Selon une étude publiée par la plateforme d’investissement eToro sur l’investissement chez les femmes, l’investissement demeure une tendance masculine. D’après les chiffres de BPIFrance, seulement 23% des femmes sont engagées dans une démarche d’investissement, contre au moins 37% d’hommes.

Et pourtant ! Les femmes françaises interrogées révèlent qu’une fois lancées, leurs investissements sont importants et surtout continus. Mais seulement une fois lancées ! En effet, d’après l’étude, 79% des femmes qui effectuent des placements investissent jusqu’à près d’un tiers de leur revenu net mensuel. De plus, 52% investissent au moins une fois par mois.

Sans compter qu’elles sont davantage tournées vers l’avenir et le long terme que les hommes. Les femmes, en particulier les plus jeunes, ont tendance à privilégier des investissements à impact social et environnemental positif qui correspondent à leurs valeurs personnelles. Sept femmes de moins de 30 ans sur dix déclarent ainsi préférer investir dans des entreprises qui soutiennent leurs valeurs personnelles, contre 53 % des femmes de plus de 50 ans.

Au sein de la profession, le manque de représentation est le même que chez les investisseurs particuliers. 73% des gestionnaires d’actifs interrogés par la Banque de New York estiment que le secteur de l’investissement manque cruellement de femmes gestionnaires. Cela pourraient représenter des modèles pour la clientèle féminine. En effet, parmi les firmes américaines sondées, seulement 10% ou moins des gestionnaires de fonds ou analystes d’investissement sont des femmes. Si nous n’avons pas les chiffres exacts en France, il ne serait pas étonnant de faire face à la même tendance.

Pour Alireza Gorzin, Président de BFG Capital, cela n’a pas vraiment de sens :

“Chez BFG Capital, et depuis les débuts du groupe, il y a toujours eu davantage de femmes que d’hommes. Sans distinction de sexe, les femmes qui m’accompagnent au quotidien font partie des fondamentaux du groupe depuis des années pour leurs compétences. Elles occupent avec brio des postes de haute responsabilité, d’autorité et de stratégie. Elles sont des modèles de réussite ! ”

Cette sous-représentation de femmes investisseurs et gestionnaires s’explique de plusieurs manières. Déjà, moins d’un tiers des femmes disent se sentir assez en confiance pour investir une partie de leur argent. Cela passe par le manque de représentation féminine dans le secteur de la finance. Pour près de la moitié des femmes interrogées dans l’étude d’eToro, avoir plus de modèles féminins dans l’investissement encouragerait également l’investissement chez les femmes.

De plus, les femmes ont tendance à afficher une tolérance au risque moins élevée que les hommes. Seulement 9 % des femmes déclarent avoir un niveau de tolérance au risque élevé ou très élevé, tandis que 49 % démontrent un niveau de tolérance modéré et 42% un niveau faible. Cette exposition trop modérée à la tolérance s’explique aussi par des mécanismes de prise de décisions davantage portées par des niveaux de scepticisme très hauts, comparativement à leurs homologues masculins.

Enfin, le manque d’information est la principale barrière mentionnée par les femmes interrogées, puisque 13% d’entre elles estiment ne pas savoir où trouver des informations crédibles, et 22% d’entre elles affirment ne pas savoir dans quoi investir. 59% des femmes sondées pensent qu’il devrait y avoir plus de pédagogie dès l’école et dans les parcours d’éducation supérieure, mais aussi sur internet et les réseaux sociaux.

“Encore une fois, le manque de Culture F est cité comme élément allant à l’encontre d’un bon investissement. Quand on manque d’information, nous sommes plein d’incertitudes. Participer au développement de la Culture F en France est un des objectifs majeurs pour BFG Capital. Et si cela peut permettre d’aider autant les Femmes que les Hommes, et réduire les inégalités, il est hors de question de s’en priver !”, ajoute Alireza Gorzin.

C’est un fait. Les barrières à l’investissement citées posent un véritable problème dans la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Et les entreprises qui participent à creuser ces écarts, notamment par la sous-représentation de femmes dans les métiers de la gestion d’actifs, vont totalement à l’encontre de leur propre intérêt.

L’éducation financière, elle, est une des clés majeures pour lutter convenablement contre les inégalités en termes d’investissement. Aujourd’hui, tous les acteurs financiers sont concernés par le sujet et ont le devoir d’apporter plus d’information et de transparence à leurs clients.

Article disponible sur le portail Boursorama